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Siracusa senza fine -

C'est beau d'aller à Syracuse !

S y r a c u s e

Syracuse, le nom est un antique murmure. Un nom qui a le goût des noms des tyrans grecs, le goût de ville disparue, à moitié imaginée.

Dans le sol sablonneux de la Sicile, ce sont des colonnes cannelées, vieux os blanchis à moitié enterrés, ce sont des théâtre à l'acoustique fantastique grattés dans la colline.

Les jardins, les citrons et les palmiers restent de Syracuse et tiennent compagnie aux temples, leurs anciens amis qui s'érodent. Syracuse, la soeur de Carthage, la soeur de Babylone, la gardienne de vieux empires dont les mêmes ruines ont fané dans la nature, à présent.

Syracuse, une cité de bord de mer, de marins et de corsaires, d'oursins sur les plages le long de la rade, d'arabes et de normands, de martyrs et de tyrans.

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La ville fut fondée par des colons corinthiens au VIIIème siècle avant JC, très précisément sur l'île d'Ortigia (aujourd'hui reliée au continent par deux ponts, comme quoi, il faut donner du temps au temps). Dans la région, il y avait déjà eu des phéniciens, qui avaient baptisé les environs Aréthuse, de Sour-ha-Koussim dans leur langue, la "Pierre aux mouettes", qui donna plus tard le nom Syracuse. Au cours des siècles, elle deviendra une des villes les plus importantes du monde hellénique.

Guerres puniques, expéditions carthaginoises, victoire contre les étrusques, l'histoire de Syracuse fait résonner les boucliers de bronze et remonter la poussière des cavalcades héroïques sur leurs pistes de terre sèche. Maintenant, on est presque nostalgique en voyant le temple d'Apollon sur la presqu'île, des blocs de tuf couverts de pousses d'herbe entre deux rues passantes. Mais non, les ruines ne sont pas nécessairement nostalgiques.

Cicéron disait que c'était la plus belle ville de toute la Grèce, la plus belle ville du monde civilisée. C'est vrai que la ville est belle, d'autant plus resplendissante sous la lumière de l'hiver et de l'orage, les couleurs d'une beauté sauvage. Syracuse est cachée entre légendes et faits historiques vérifiée. Durant plusieurs siècles, ce fut un des centres majeurs du monde gréco-romain, et ses ruelles étaient arpentées par des philosophes, des guerriers, des marins aujourd'hui si célèbres. Petit aperçu.

Ballade Lungomare sur l'île d'Ortigia, février 2017.

Entre les rues, l'orage à rive. Février 2017.

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Il était beau et jeune en quête de justice, il avait appris du plus grand, il rêvait d'instaurer la figure du Philosophe-Roi, Platon arriva à Syracuse sous le règne de Denys Ier l'Ancier (388-387 av. JC), qu'il tenta de raisonner et d'influencer, sans y parvenir. Malgré son expérience infructueuse, il se lia d'amitié avec le cousin du tyran, Dion. Platon fut renvoyé de force de la cité fortifiée, on le fit embarquer sur un navire spartiate (Sparte était la ville ennemie d'Athènes), et le philosophe fut vendu comme esclave. Heureusement, un de ses amis le reconnu à Égine et le racheta. Pratique les potes friqués.

Quand Denys l'Ancien fut remplacé par Denys II le Jeune, un tyran trentenaire, Platon décida de retenter sa chance pour essayer de le convaincre de monter un gouvernement juste, enfin ! Mais Denys II pris peur que Platon et Dion soient des comploteurs. Ils furent de nouveau bannis. Platon écrivait avant de venir "Je n'ai qu'un seul homme à convaincre, et cela suffirait pour assurer en tout l'avènement du bien". Mais ce fut un échec.

Et enfin, Platon retourna une troisième fois à Syracuse pour essayer de délivrer Dion des geôles du tyran, mais il échoua. Plus tard, Dion se libérera, et finira par prendre le pouvoir à Syracuse, il sera assassiné au terme d'un règne terriblement tyrannique d'une courte durée (3 ans).

Dans l'histoire des idées, le séjour de Platon à Syracuse est capital, puisqu'à partir de ses échecs, il abandonne l'idée de pouvoir effectivement gouverner avec un Philosophe-Roi. Il n'a pas réussi à soumettre le pouvoir au savoir. Sa quête de justice et de vérité est inassouvie. C'est peut être ces échecs dans sa vie qui le poussèrent, dans la République, à se détacher du monde sensible, pour s'atteler au monde des Idées, le monde des vérités intelligibles, le monde où l'on se concentre sur l'essence des choses. Après ses voyages, en Égypte, en Sicile, dans le monde civilisé, Platon revient à la dialectique, le voyage intérieur.

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Une promenade immanquable et une mer superbe, partout des maisons à vendre Maman et Papa j'attire votre attention sur ce détail, février 2017.

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Il était célèbre parce qu'il défendait sa ville, je pense qu'il l'aimait de tout son coeur, n'est elle pas si belle et aimable ? Il avait l'infini pour passion, sur sa tombe, il avait demandé à ce qu'on pose une sphère sur un cylindre. Il jouait avec les chiffres et cherchait Pi, on ne finit pas de chercher Pi. Son nom est associé avec des théorèmes, des dessins, des surfaces de révolutions, et des cercles, il rime avec remède. C'est Archimède.

(E - Archimède - E anagramme de âme déchirée,

ARCHIMEDE anagramme parfait de

"Damier, échec",

"Crie, Ahmed",

"Aimer CEDH",

"De cher Ami"-

mais il y en a plein évoquant admiré, arches, arc démi et autres beaux mots).

Archimède est attendrissant.

C'était un mathématicien de génie, un inventeur, un ingénieur sicilien (Wikipédia précise, du Royaume de Grande-Grèce), qui est encore aujourd'hui reconnu comme un savant incroyable. C'est de lui, la célèbre réplique "Eurekâ" (en grec, J'ai trouvé) qu'il prononça en criant nu comme un vers à travers la ville (dixit la légende) après avoir trouvé la solution à un problème. Né en 287 av. JC à Syracuse, il consacra sa vie à l'étude de la physique et des mathématiques, avant de mourir durant le siège de Syracuse par les romains en 212 av. JC.

On sait de lui qu'il avait un père astronome qui l'initia très tôt aux sciences. Peut être a t'il étudié à Alexandrie, on ne sait pas, mais ses relations avec des grands professeurs d'Alexandrie sont attestée. Était-il amoureux ? A t'on perdu des textes précieux ? Outre des puzzle et des théorèmes, Archimède est célèbre pour ses qualités de stratège dans la défense de Syracuse. Il avait mis au point un immense miroir réfléchissant les rayons du soleil pour brûler à distance les voiles des navires romains.

Alors que les romains étaient parvenus à percer les défenses des syracusains, Archimède traçait des cercles au sol de sa maison, inconscient de la situation. Le chef de l'expédition ennemie avait donné des ordres pour ne pas tuer le mathématicien respecté. Un soldat romain pénétra dans le bureau d'Archimède, ce dernier, craignant la déconcentration, aurait dit: "Ne trouble pas mes cercles!", de rage, le soldat le tua. Mort comme un enfant qui jouait au sol, gravant sur les dalles ses cercles, en plein raisonnement.

Archimède m'attendrit.

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Dans le port, on me propose de travailler sur le deux mats dans le fond à gauche, un bel appareil, mais dommage j'ai cours, février 2017, toujours.

(...)

Catane et Palerme t'ont plu. Je n'en dis rien ; nous t'avons lu ; Mais on t'accuse D'avoir parlé bien tendrement, Moins en voyageur qu'en amant, De Syracuse.

(...)

A. De Musset, À mon frère, revenant d'Italie.

In the theater ! Chouette de chose creusée dans la colline ! Askip je fais un mètre 10 ! INJUSTICE !

C'est beau d'aller à Syracuse.

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